Comment traverser un névé sans danger ?
Comment traverser un névé sans danger ?
Il n’est pas rare de rencontrer sur les chemins de montagne des névés, des accumulations de neige qui n’ont pas encore fondu. Les névés sont présents en haute altitude durant toute la saison estivale ou plus bas (généralement au delà de 1500m) avant la saison estivale, en fin de printemps notamment. Il n’est pas rare d’en voir dans les cols alpins exposés au nord.
Si vous souhaiter pratiquer la randonnée en fin de printemps en moyenne montagne, cela peut être tentant après des mois sans rando, sachez que des névés seront peut être encore présents. Le mieux est d’y être préparé !
Un névé est un endroit où la neige qui s’est accumulée durant l’hiver ne fond pas entièrement au printemps. Cette neige partiellement fondue se transforme parfois en glace à cause des températures encore basse la nuit et sous l’effet de son propre poids. Il existe des névés de toutes dimensions et de différentes inclinaisons.
La neige qui compose le névé peut prendre différentes formes : verglacée en général le matin, plutôt molle en fin d’après midi.
Comment savoir si des névés sont présents ?
Pour savoir si des névés sont potentiellement présents sur le chemin de randonnée que vous souhaitez accomplir, il existe un site : Sentineige.fr qui permet d’évaluer le risque. Une carte permet sa savoir si le sol est encore enneigé à un instant t, au moment où vous consulter le site.
Sur la carte ci-dessous les zones bleues indiquent la présence d’une couche de neige :
Les névés sont-ils dangereux ?
Le principal risque de la traversée d’un névé est la chute qui peut parfois vous entrainer dans une glissade interminable… Gare à l’atterrissage au fond du ravin !
Sachez qu’il est pratiquement impossible de s’arrêter en cours de glissade dans un névé fortement pentu. Vous serez tout simplement emporté par votre poids (+ celui de votre sac à dos) sans possibilité de stopper la descente.
Comment repérer un névé dangereux ?
Pour repérer un névé potentiellement dangereux, il y a quelques critères à prendre en compte :
- La pente du névé : plus celui-ci sera pentu, plus la glissade risque d’être inarrêtable (même avec l’utilisation du piolet pour se stopper).
- Le type de neige : une neige verglacée vous fera plus facilement glisser, une neige plus molle remplira les crampons de vos chaussures favorisant la chute.
- Ce qu’il y a en aval du névé : ce qu’il se trouve en avant d’un névé est important, si c’est une falaise, l’issue de la glissade ne sera pas la même qu’en présence d’une simple cuvette de neige.
- Ce qu’il y a en dessous du névé : un névé peut parfois cacher un ruisseau qui par effet de congères ne se voit pas d’un premier coup d’oeil mais qui pourra vous entrainer par le fond si vous mettez le pied sur une épaisseur un peu trop faible pour supporter votre poids… Un névé peut également comporter des crevasses, vous pourrez ainsi rester bloqué à l’intérieur… N’hésitez pas à appuyer fortement sur la neige avec votre bâton (ou piolet) pour tenter de savoir ce qu’il se cache en dessous du névé.
Le névé ci-dessous ne présente pas de difficulté particulière :
Que faire en cas de présence d'un névé ?
Vous marchez tranquillement sur un sentier de randonnée, quand tout à coup vous vous retrouvez face à un névé, quels sont les bons reflexes à adopter ?
Est-il possible de contourner le névé ?
S’il est possible de contourner le névé par le dessus ou le dessous sans risque, alors faites-le ! Il est toutefois recommandé de bien évaluer le risque du contournement car vous allez vous retrouvez en dehors du chemin tracé, avec une pente parfois forte, un sol boueux et glissant… Ce qui peut parfois présenter plus de risques que la traversée du névé en elle-même.
Peut-on traverser le névé ?
Si le contournement n’est pas possible, il va falloir évaluer la possibilité de le traverser.
Parfois d’autres randonneurs(es) seront passés avant vous et ainsi un petit chemin sera présent, ce qui vous indiquera où passer. Dans le cas contraire, où vous êtes le premier, il faudra essayer de se créer des marches en appuyant assez fortement à chaque pas. Les bâtons vous aideront à être plus stable.
Si le névé est verglacé, ce qui est généralement le cas en tout début de journée, il faudra redoubler de prudence car la glissade n’est peut être pas loin…
Quand utiliser un piolet ?
L’utilisation d’un piolet vous aidera à freiner et stopper une chute éventuelle. Sachez que le piolet d’alpinisme est le seul matériel qui vous permettra de vous arrêter dans un névé.
Mais utiliser convenablement un piolet n’est pas si simple que cela, pour en apprendre plus sur les techniques d’arrêt grâce au piolet, je vous conseille de vous rendre ici.
Voici une technique d’arrêt avec un piolet parfaitement illustrée :
« Et si j’utilisais un bâton de randonnée pour m’arrêter ? » La pointe du bâton ne sera malheureusement pas assez efficace pour stopper votre chute, ni la prise en mains du bâton dans ce cas de figure. Un bâton n’est tout simplement pas fait pour cela.
Quelques modèles de piolets légers : Camp Corsa Race (185g), Petzl Ride (240g), Camp Corsa Nanotech (225g).
Quand utiliser des crampons ?
Utiliser des crampons métallique en dessous de la semelle de vos chaussures de randonnée permettra d’améliorer votre adhérence sur la neige du névé. Même s’il faut bien reconnaitre que ces crampons n’auront pas une grande utilité si la neige est très molle (si c’est de la « soupe »!).
Nous vous conseillons d’opter pour des crampons faciles à mettre en place sur vos chaussures et à enlever. Car si vous optez pour des crampons dont la mise en place est compliquée, vous ne les utiliserez pas ou pas suffisamment, par flegme ou temps perdu…
Evitez d’utiliser les crampons sur une surface autre que de la neige et glace, par exemples sur des pierres ou rochers, au risque de rapidement les détériorer.
Quelques modèles de crampons légers : Camp Icemaster Run (170g), Nortec Trail 2.1 (180g), Petzl Leopard FL (360g), Camp Ice Master Light (270g), Quechua SH500 Mountain Light (230g) ou Normal (350g).
Quelques conseils concernant les névés
- Eviter de randonner en moyenne et haute montagne en dehors de la période estivale (juillet-aout en France métropolitaine)
- Consulter l’enneigement avant de partir en randonnée.
- Si vous n’êtes pas sur de réussir à traverser un névé ni à le contourner alors renoncez et faites demi tour.
- Evitez de partir seul(e) en randonnée.